Syrial K. Barnes || Noé de la Décimation

Where I am, this is me ▬ Adossée au bastingage du navire, Syrial observait l'horizon, perdue dans ses pensées. Observer la mer la rendait sereine et la petite pouvait passer des heures sans bouger, à écouter le roulement des vagues contre la coque du navire. C'était son deuxième chez elle, son petit jardin secret où toutes ses pensées négatives s’envolaient. Lorsque ses parents avaient découvert son attirance pour cette grande étendue bleue, quelques années auparavant, cela ne les avait pas étonnés. Les ancêtres de la Britannique avait toujours eut un pied sur l’eau et son père descendait d'une ancienne famille assez connue au dix septième siècles pour des actes de piraterie. Cela avait duré bien longtemps, mais ces actions illégales avaient finalement pris fin quelques générations auparavant pour diverses raisons, dont la volonté d’avoir un pied a terre stable et non-dangereux pour la descendance. Cependant, la petite brune était férue de l'histoire de sa famille et elle en était fière. C'était grâce à ce passé de forbans qu'elle pouvait vivre une belle vie, où ses parents lui offraient tout ce qu'elle désirait et où tout se passait bien pour elle. À force de pillages durant des années, sa famille avait amassé une petite fortune qui servait désormais à leur confort. Les parents de la petite ne faisaient pas partie de ces gens ayant la main sur le cœur et voulant toujours aider les autres. Ils préféraient garder l’héritage familial pour eux et ils avaient raison. C'était dans cet esprit-là que grandissait Syrial, pour qui cela semblait tout à fait normal.

Hold every memory as you go ▬ Envoyant son poing dans la figure de la personne la plus proche d’elle, la brune envoya au sol le garçon qui venait de mériter son geste, montrant aux autres de quoi elle était capable. Elle n’avait pas vraiment bronché à face à la provocation qu’elle avait subie un peu plus tôt lorsque l’on s’était moqué du passé de ces ancêtres, mais elle n’avait pas pu résister à faire comprendre le fond de sa pensée lorsque ils avaient sous-entendu qu'elle n'était qu’une frêle gamine. Syrial avait fait preuve d’un fort caractère très jeune et elle n'avait jamais apprécié être rabaissée de la part des autres pour la simple raison qu’elle était une fille et que, pour cette raison, il ne lui servait à rien de rêver pour avoir une importance plus tard. Et comme à chaque fois qu’on lui avait fait la remarque, la jeune brune avait voulu démontrer le contraire quitte à s'attirer les foudres du groupe auquel elle faisait face. La Britannique n’était pas stupide, elle savait qu’elle ne faisait pas le poids face aux quatre personnes présentes, mais elle profitait de cette supériorité pour les traiter de lâche à s’attaquer en groupe. C’était tout elle, chercher à mettre ses adversaires en colère en appuyant là où ça faisait mal, et jouer sur la fierté des garçons était-ce qu’elle préférait par-dessus tout. Il n’était pas rare que l’adolescente s’attire des ennuis et elle n’a jamais cherché à rectifier cela. Syrial était mal vue dans la ville portuaire où elle vivait, mais cela ne la dérangeait guère ni ne dérangeait ses parents. Les Barnes étaient une famille vivant de manière isolée et la miss n’avait jamais cherché à se faire des amis.

To the soldier, the civilian ▬ Laissant la pluie ruisseler sur elle, Syrial restait silencieuse et seule, observant les deux pierres tombales qui se dressaient devant elle. Deux tombes vides avaient été enterrées quelques jours plutôt et, étrangement, la jeune femme ne ressentait pas une once de chagrin. Elle avait appris la mort de ses parents lors d’un passage éclair dans sa ville natale et elle avait l’impression de ne rien sentir en relation avec cela. Ils avaient disparu en mer selon les dires des habitants et la brune n’avaient pas été présente lorsque cela s’était su. Tellement de choses avaient changé dans la vie de Syrial, qu’elle avait dû mal à savoir quoi ressentir à l’heure actuelle. La brune avait quitté la demeure familiale quelques mois plutôt, suite à un changement conséquent chez elle. C’était arrivé de manière inopinée et elle n’avait rien compris à ce qu’il lui arrivait. De violentes douleurs étaient arrivées chez elle et la jeune femme avait eu plusieurs fois l’impression que sa tête allait exploser. Les médecins qu’avaient fait venir sa famille n’avaient jamais su déceler le mal qui la rongeait, personne ne savait. Et puis, du jour au lendemain, tout s’était calmé, la brune s’était métamorphosée et sa vie avait changé. Syrial avait quitté son statut d’humaine pour celui de Noé et cela lui avait fait rejoindre les rangs du Comte Millénaire. Ce changement aurait pu être difficile pour elle à vivre, mais la mémoire qui s’était réveillée en elle avait favorisé cette transition et faciliter l’arrivée de sa nouvelle vie. La nouvelle Noé avait été accueillie dans une nouvelle famille quelque temps avant de perdre celle que son côté humain avait. Son côté humain disparaissait peu à peu, et c’était pour cela qu’elle ne ressentait rien face à la disparition de ses parents.

There’s a storm on the streets ▬ Usant de son arme, Syrial savoura d’avance ce qu’elle s’apprêtait à faire. D’ici peu de temps, la maladie allait se propager dans la zone qu’elle avait prise pour cible, entraînant la mort avec elle. Tout avait été soigneusement calculé. La brune avait choisi le lieu et le moment avec précision, ainsi tout serait parfait pour la création de nouveau akuma. La jeune femme faisait désormais pleinement partie de la famille des Noés et elle n’hésitait jamais à mettre sa capacité à disposition pour permettre de faire grossir les rangs du Comte. Semer le chaos ne dérangeait nullement la miss qui ne ressentait aucune émotion à détruire la vie des autres qui n’avait aucun scrupule à le faire. Même si une majorité de son esprit Noé avait la main mise sur la manière d’être de Syrial, il restait une part d’humanité chez elle qui lui permettait de mieux se dissiper dans la foule. Malheureusement pour les humains, c’était le côté opportuniste ayant un sale caractère qui restait de son ancienne vie en tant qu’humaine et alors elle vivait parfaitement bien parmi les autres membres de sa nouvelle famille. Et désormais, une chose motivait plus que tout la brune. Se battant aux côtés des siens, elle rêve de pouvoir montrer de quoi elle est capable aux exorcistes et à cette Congrégation de l’Ombre qui est maintenant son ennemi.

Le pouvoir de la Décimation réside dans le mal. Ce n’est pas la noirceur du mal, mais le mal de la maladie qui ronge et peut décimer des populations. Tel le cavalier blanc de l’Apocalypse, Syrial est la représentation de la maladie en elle-même et de la pestilence qui ôte la bonne santé aux hommes. Et ce pouvoir qui réside en elle, elle peut le transmettre de par l’arc et les flèches qui ne la quittent jamais.

Ainsi, le pouvoir de Syrial est semblable à la propagation d’une maladie qui lui est propre. En usant de flèche dont elle imprègne la pointe de sa nature, elle transmet ainsi un mal qui peut toucher l’environnement ou l’humanité. Quand quelqu’un se trouve infecté, il commence doucement à montrer des signes d’infection de par l’apparition de petits cristaux parsemant son corps. Cependant, son état finira par se dégrader, touchant son sang qui se cristallisera à son tour et causera sa mort. Mais, se jouant de manière subtile, ce mal mettra un certain temps à se répandre, rongeant peu à peu sa cible. Et Syrial peut utiliser cette même maladie pour infecter un sol et ainsi installer une pandémie. Dans ce cas, le virus ne devient pas mortel, ne passant pas de manière directe à l’homme. Mais il affaiblit énormément les personnes touchées et laisse ainsi une ouverture à bien d’autre maladie.

Pour user de sa capacité, Syrial se sert donc d’un armement composé d’arc et de flèche. L’arc en lui-même n’est pas dangereux, mais les flèches quant à elle, le sont. Si la Noé veut infecter un sol, elle doit alors envoyer son projectile se ficher dans la zone voulue et il délivrera le virus dans un périmètre de quelques mètres, touchant toutes les ressources vivantes qu’il trouvera. Pour atteindre une personne, elle fait agir de même en visant sa cible. Ainsi, la jeune femme ne cherche jamais à blesser mortellement quelqu’un, devant surtout l’atteindre à n’importe quel endroit. Tout se joue ensuite sur la résistance du système immunitaire de la personne, ce qui fera que la miss aura énormément de mal a infecter un symbiotique ou une quelconque personne ayant un certain lien avec son Innocence.

Mais croire que le pouvoir de la Décimation n’est qu’offensive est une horreur. Même si c’est une chose qu’elle n’a peut utiliser, n’ayant jamais réellement eut l’occasion de l’utiliser sur quelqu’un qui lui est cher, Syrial peut aussi soigner une personne d’un mal qui le ronge. Dans ce cas, il lui suffit d’absorber en elle ce mal, et de laisser son organisme se soigner. Seulement, cela ne se fait pas d’un simple claquement de doigts ni par magie. En réalité, Syrial est elle-même infecter par ce virus qu’elle aime propage. Il pourrait détruire sa part humaine, et ainsi laisser sa mémoire sans enveloppe charnelle, si son côté Noé ne permettait pas de l’immuniser. Et c’est donc ce virus qu’elle couve en elle qui combat le mal qu’elle absorbe quand elle veut sauver quelqu’un qui compte à ses yeux.